Jocelin Morisson
L’ultime convergence. Philosophie et science nourrissent une spiritualité laïque
Berder 2018
Je me passionne depuis longtemps pour les expériences de Mort imminente et les expériences dites hors du corps (EHC), mais si je reste persuadé que ces phénomènes sont une source d’enseignements considérables, je sais aussi que nous sommes venus ici non pas pour sortir de nos corps, mais pour y entrer, c’est-à-dire pour nous incarner dans la chair pleinement et complètement. Ce processus d’incarnation est toujours compliqué, parfois douloureux, et il peut prendre toute une vie. Dans le même temps où nous devons habiter pleinement ce corps, nous cherchons à nous élever par l’esprit. Ces deux mouvements ne sont pas contradictoires, et en fait ils ne font qu’un. Sri Aurobindo disait qu’il fallait incarner l’esprit et spiritualiser la matière dans un double mouvement descendant et ascendant. Selon d’autres sources, par exemple les Dialogues avec l’Ange, l’homme est justement ce point de rencontre : il peut et doit être le pont entre l’esprit et la matière. Chez Jung, on peut dire que le processus d’individuation est la réalisation de cette jonction. L’être qui en résulte est pleinement incarné et pleinement relié. À quoi ? À plus grand que lui, à quelque chose qui le dépasse et qui est de l’ordre de l’invisible. Quelque chose qui nous transcende et nous fonde en tant qu’être et que l’on peut appeler la source, pour éviter d’autres mots beaucoup plus chargés.
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